Se référant à Spinoza pour qui la réalité naturelle est synonyme de perfection, le philosophe Alexandre Jollien écrit ceci dans son Petit traité de l'abandon (Seuil, 2012, p. 40) : « […] ce qui ne manque pas en soi devient un manque dès lors que je me compare à l'autre. ». Il a parfaitement raison : les regrets sont une perte de temps dès lors qu'ils portent sur des réalités naturelles contre lesquelles nous ne pouvons rien. De sorte que la meilleure chose à faire est de s'accepter tel que l'on est, sans regret ni amertume.

Jollien rapporte cet échange d'arguments entre Spinoza, pour qui la réalité est parfaite, et Blyenbergh qui pense le contraire.

Objection de Blyenbergh : « Mais l'aveugle, il lui manque bien quelque chose que les autres ont : la vue ! »

Réplique de Spinoza : « Et vous, est-ce qu'il vous manque des ailes ? »

 

 

Denis Dambré

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