Le sociologue François Dubet a publié le 11 février 2010 aux éditions du Seuil un ouvrage intitulé Les Places et les Chances. Il y reproche à la politique de promotion de « l’égalité des chances » sa volonté tacite de maintenir un cadre social inégalitaire. Car « l’égalité des chances » revient à ses yeux à faire quelques concessions en termes de mobilité sociale aux « plus méritants » des classes défavorisées tout en s’accommodant de l’écart trop important de revenus entre les cadres et les ouvriers. En clair, l’élève qui, dans son quartier populaire, ne réussit pas à l’école parce qu’il grandit dans des conditions épouvantables d’hébergement est d’autant plus considéré comme seul responsable de son échec qu’un soutien est apporté à ceux qui réussissent pour d’autres raisons. A cette politique, le sociologue propose à la gauche dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012 de substituer celle de « l’égalité des places » qui viserait à réduire les inégalités de revenus et de conditions de vie entre les riches et les pauvres. Car seule la réduction de cet écart permet, selon lui, de résoudre en profondeur le problème.             

 

Denis Dambré

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