« (…) la langue, en tant qu’œuvre de la nation et de l’époque antérieure, est quelque chose d’étranger pour l’homme ; d’un côté, l’homme est contraint par la langue, de l’autre, il est enrichi, renforcé et stimulé par tout ce que les générations précédentes ont déposé en elle. En s’opposant au connaissable en tant que subjective, la langue fait face à l’homme en étant objective par rapport à lui. Chaque langue est en effet un écho de la nature universelle de l’homme, et quand même l’ensemble de toutes les langues ne donnerait  jamais une empreinte parfaite de la subjectivité de l’humanité, les langues s’approchent pourtant continûment de ce but. »

 

Wilhelm von Humboldt (2000) : Sur le caractère national des langues et autres écrits sur le langage, Editions du Seuil, Paris, p. 101-103 

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